1. |
Tu sais
03:32
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Tu sais ce n’est pas facile de vivre ici
Tu vois cette ville m’abasourdit
Et même si tu m’envies crois moi tu ne devrais pas
Tu sais je ne me suis pas enfui je suis juste parti
Tu vois les raisons que tu évoques n’en sont pas
Et même si tu m’en veux crois moi tu ne devrais pas
Peut-être je repartirai non sans regret
À Brazza ou Katowice, New-Orleans
Et même si tu m’envies crois moi il ne tient qu’à toi
Quand bien même on se recroise non loin d’ici
Je sais il sera facile de s’amuser tout oublier
Et même alors si je m’enfuis crois moi tu me retiens
Et même alors si je m’enfuis crois moi tu m’en empêcheras
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2. |
Harmonie
05:35
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odeur de silex frotté près chez toi
pourquoi faire tomber ces vieilles pierres
qu’ont-elles faient de mal ?
un sacrifice ? les dieux contre moi ?
moi peut-être déplacé d’un autre temps
harmonie
parfois nostalgique je rêve à cette époque
où de petites routes et chemins sillonnaient péniblement nos campagnes
et toi ma comtesse de ces jours oubliés
tu me retiens au travers ce triptyque fascinant
ou cette photographie noire et blanc
un peu floue
en apesanteur entrelas d’acanthes
plafond aux poutres métalliques et rivets
une histoire fantastique de cavalier
racontée à l’encre bleue noire et dorée
joute de chimères, sphynx ou griffons
au rythme de tes pieds nus sur le parquet
moi peut-être déplacé d’un autre temps
un corps de femme se faufile
harmonie
harmonie
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3. |
Da sein
02:40
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Wasser Musik
Ist mein Blitzkrieg
Raben im Rahmen
Hochhaus
Graues Wetter
Ich möchte nur da sein da sein
Osten, mein Hertz
Aus den Trümmern
Leben
Stolz unter dem Regen
Tanzen
Kaltes Wetter
Ich möchte nur da sein da sein
Auf dem Deich
Wälder weit
Kein Bock auf dein Gespräch
Im Milchkanal
Du so schön
So schön
Ich möchte nur da sein da sein
Ich möchte nur da sein da sein
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4. |
Le bonheur
05:04
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Le bonheur qu’est-ce que c’est ? C’est un avion qui décolle de l’aéroport de Tegel un matin de novembre.
Le bonheur qu’est-ce que c’est ? C’est la visite d’un zoo délabré, singes malins, crocodile, panthère et cichlidés. Le bonheur c’est danser comme un fou sur du kudoro dans une boîte surchauffée de Kinshasa. Les filles sont belles et sexy, masquées ; ça flambe au champagne tout autour.
Le bonheur qu’est-ce que c’est ? Ce sont des gosses qui jouent, chantent, dansent, rythmes hip-hop sur des batteries en bidon. Ce sont des musiciens qui répètent l’après-midi dans une parcelle, pour la famille, les voisins, le quartier, tous en profitent.
Le bonheur c’est boire une bière Primus avenue Kato avec les amis musiciens, Cubain, Love, Boobs, Lobota, à la tombée de la nuit. Un vieux pygmée de passage à qui je propose une gorgée de bière, me l’engloutit presqu’en entier. Les gens passent, c’est animé, la rue est défoncée, jonchée de débris, de détritus, mais il fait bon malgré la poussière.
Le bonheur c’est aller écouter le groupe de pygmées Bakolo System et leurs chants de la forêt, ils répètent à côté du grand marché. Là-bas on vend de tout, cuisse de croco, chenilles grillées, poissons préhistoriques du fleuve Congo, tête de chèvre, savon, or, vêtements, fruits, légumes, oui, de tout. Puis, retour sur le boulevard du 30 juin en moto taxi pour éviter les kulunas.
Le bonheur qu’est-ce que c’est ? C’est aller boire un sucré avec Grace en terrasse un soir à Magasin.
Le bonheur qu’est-ce que c’est ? C’est traverser le fleuve Congo même si les postes frontières du Beach sont très corrompus et désagréables à passer.
Le bonheur c’est aller manger de la viande grillée avec Joseph dans le quartier de Bacongo à Brazzaville. Il me fera faire un tour de la cité en mène-à-la-mort. Ce soir là, on me prendra même pour un chinois.
Le bonheur c’est aussi échanger avec Bienvenu sur la terrasse à Blanche Gomez, nos chansons et morceaux de guitare.
Le bonheur, traverser la savane arborée en Jakarta, conduite de main de maître par Cédric. Puis une heure de marche par 35° à travers les matitis et la forêt, pour aller voir une cascade.
Le bonheur, c’est la traversée du Mayombe en voiture même si j’ai cru mourir plusieurs fois ce jour-là, près d’un de ces villages de prostituées pour les grumiers, à doubler des camions sans frein, à la tombée de la nuit, sur la route neuve, mouillée, glissante, dangereuse, terriblement dangereuse. À côté, ces petites huttes, faible lueur de feu fumée brume, sur les massifs dans la forêt.
Mais le bonheur ce n’est pas l’enfer du pétrole en arrivant à Pointe Noire, c’est plutôt manger du poulet grillé sur la plage à côté de la côte sauvage en face du wharf avec Junior et Cherif. Peut-être aussi, une bouffée d’air climatisé au supermarché Casino du centre. Acheter une bouteille de Champigny pour Dominique, Odile et Daniel.
Le bonheur qu’est-ce que c’est ? C’est passer l’après-midi chez Jupiter à Lemba à Kin pour son anniversaire. Boire des bières devant son siège social, manger des fourmis rouges grillées, manquer de me faire « coincer » par la jolie Alicia. Et regarder, les gens bien habillés aller « à la connerie », dixit M. Bokondji.
Le bonheur, le même soir, dire un texte, chanter une chanson au Mont des Arts du collectif Sadi. Puis trainer aux terrasses sur le boulevard du 24 avec Stella, Martinais, Cubain et Colin. Puis, dormir en cité, entre deux ravissantes créatures. J’avoue j’ai moins aimé le prêcheur du réveil à côté à 6h du matin.
Le bonheur qu’est-ce que c’est ? Le bonheur, c’est aussi un avion qui atterrit à l’aéroport de Tegel un après-midi de décembre.
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5. |
Perdue
03:51
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Affublée de faiblesses
Te voir utiliser à nouveau
Tes muscles es-tu revenue ? loin de ces territoires
Recouvrer tes gestes
La parole pas encore
Comme pousser une portière d’auto pour la fermer
Te voir marcher sur le trottoir regarder à gauche à droite
Traverser la rue hors de danger pour des cigarettes
Et en fumer une, une cigarette
Que le brouillard lève cette brume
J’entends un train passer non loin
Les vibrations dans la maison
Nous proviennent
En un grondement sourd
Non je ne veux pas croire que tu sois perdue
Non je ne veux pas croire que nous t’avons perdue
Et ce n’est pas cette fois-ci que le train t’emmènera
Loin de nous
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6. |
Vika
04:42
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Là-bas il y a des tramways. Les passagers des tramways disparaissent dans la cité. Les façades s’effritent, délabrées, les murs usés, des barres d’immeubles. Les trottoirs en dalles de béton. Les chemins de terre, de poussière, traversent la ville.
Un grand canal aux berges en ciment. Un homme un peu soûl sort fumer devant l’immeuble. Une femme à la fenêtre, en ville, prend l’air un soir d’été.
Un hôtel dans une cité, près d’une station service. Une zone verte, une vaste étendue d’herbe rase, un terrain vague. Un espace vide entre des vieux immeubles, une usine en brique à grande cheminée.
Des avenues immenses, longues et larges. Des abris bus rouillés dans le moindre village et banlieues retirées.
De jolies filles dans des villages excentrés, dans des banlieues, passent dans le terrain vague. Une jolie serveuse aux tresses blondes.
Des vieux robinets en plastique mais de l’eau très chaude.
Des familles attablées sous les galeries, de bois, de béton. À la lumière d’une ampoule, d’un néon.
L’automne est bien entamé, bois et charbon. Anonymat de ces petites boutiques simples, kiosque au coin des rues. Le bruit du tramway qui passe. Un mannequin, enfance aux pieds nus. Grand mère au bord du lac.
C’est magnifique, la ville, la forêt, la campagne. C’est magnifique. Surtout le matin quand on part de notre dépôt. Le jour se lève à l’horizon. Les toits couverts de neige. Amulette, vieux livre, petit bouquet de fausses fleurs.
À Lliv, on dit qu’il y a une maison près de la gare, dont le haut du toit sépare le Sud du Nord de l’Europe. Les gouttes de pluie qui tombent sur le côté droit coulent vers la Mer Baltique. Celles qui tombent à gauche descendent vers la Mer Noire.
Je me tairai, je ne dirai rien, je resterai secret, Vika.
La chute cendreuse du crépuscule d’hiver.
Je me tairai, je ne dirai rien, je resterai secret, je resterai secret.
Je ne dirai rien, quartiers éparses, quartiers déserts, Vika.
Des jolies filles passent sur le terrain vague. Des familles en habits d’été se promènent dans la ville. De vastes trottoirs, des vieilles rues pavées qu’empruntent les tramways. De très jolies filles très bien habillées dans des endroits improbables. Des gens qui attendent le bus, le trolley.
Je me tairai, je ne dirai rien, je resterai secret Vika
Étendues d’herbe et de terre. Des jolies filles sur le terrain vague.
Quand il n’y aura plus de terrains vagues tout sera fini. La ville sera perdue.
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brome Berlin, Germany
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